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Equateur

Colombie

Terre de mirages, d'or et de sang... et pourtant !

Samedi 5 février 2011 - 17h20
Poste de douane colombien
Il y a là aussi une dizaine de personnes qui attendent pour les formalités. C’est rien, c’est juste notre travail de voyageurs. On ne va pas se plaindre. Et ce n’est que le 10ème pays que nous traversons !

Dimanche 6 février 2011 - 9h36
Colombie - Hôtel Mayasquer
Avons décidé de dormir sur le parking d’un hôtel en « sécurité » pour notre 1ère nuit en Colombie. Et, pour la première fois du voyage, des gamins ont frappé à la porte pour s’enfuir juste après et nous ont ensuite jeté des gravillons. À la 3ème tentative Yannick est intervenu (notez qu’aux 2 premières, il était aux toilettes), le mec de la sécu de l’hôtel s’en est mêlé et ils n’ont pas recommencé. À part ça, nous (Georges et moi) avons direct sympathisé avec une maman et son petit garçon de 3 ans, José. Un petit blond, le portrait craché de Jordy. Sa nièce (à elle) fêtait ses 9 ans dans un des salons de l’hôtel et Georges a eu droit à une glace à la fraise, un ballon sonore et un bonbon.
Sinon, c’est très joli ici : montagnes, cultures en étages et à la verticale, soleil, verdure…dorure. Sinon (2) ai acheté un sirop antibactérien pour Georges et ses diarrhées et oh miracle, il aime ce médicament.
Un peu plus tard…cette femme (la maman de Jordy) est venue dans notre caravane nous donner ses coordonnées et prendre les nôtres au cas où nous aurions besoin de quoi que ce soit en Colombie. Du coup nous avons fait connaissance avec sa maman, Thérèse (clin d’œil à celle de Yannick) ainsi qu’avec 2 ou 3 autres de ses neveux. 1ère visite du camion en Colombie, certainement la 1ère d’une longue série. Georges en est toujours ravi mais est toujours surpris quand tout ce petit monde s’en va si vite. Il dit « venga ! venga en mi cama ! » (« viens, viens dans mon lit* ! »)
* lit : son lit est sa chambre en réalité.

Mardi 8 février 2011 - 10h48
Laguna de la cocha - Chalet Guamuez
Face au feu de cheminée qui réchauffe cœur et corps. Nous devions nous poser auprès du lac quelques jours pour finaliser le site et randonner mais grosse pluie depuis notre arrivée. Nous restons un peu, Georges a trouvé deux caisses de légos. Je suis triste. Nous avons du mal à nous entendre. L’ambiance a été affreuse hier et aujourd’hui, ça repart à l’identique. Yannick veut profiter du mauvais temps pour avancer mais, il ne le dit qu’après, quand c’est trop tard, en râlant. Pour résumer si nous restons un peu dans ce chalet, Yannick fait la tête, si nous partons de suite, Georges va pleurer d’abandonner tous ces jeux et cet espace chaleureux. Et moi, je suis là entre les deux. J’ai bien envie d’attendre un peu, de donner une chance à ce très joli lac.

Mercredi 9 février 2011 - 10h26
Patia - El parador turistico
Ambiance radicalement différente d’hier matin. Il crachine mais nous transpirons. Nous sommes à 600 mètres d’altitude, autant dire rien du tout pour l’Amérique latine. Avons quitté le lac hier il faisait 8-10 degrés maximum, Jean-bottes-tee-shirt manches courtes-manches longues-veste et écharpe et sommes arrivés le soir ici vers 18h où il faisait encore 32 degrés. Choc thermique. Meilleur dans ce sens là que dans l’autre. Par contre beaucoup moins facile de dormir. Sinon dans les 2 cas, c’est très très vert. La végétation est débordante, les arbres gigantesques.

Vendredi 11 février 2011 - 7h10
Silvia - Plaza centrale - Panaderia et Pastelleria
Hum par où commencer …? Nous étions tranquillement en train de ranger, remballer pour quitter le camping quand a débarqué Manu, 41 ans de la Drôme, comme une fleur, souriant et avenant. Avons discuté quelques minutes puis il est reparti chercher son camion, sa femme, Céline, 36 ans, belle et rebelle et leurs deux filles : Margot, 8 ans aussi jolie que sensible et Charlotte, 6 ans, très rigolote. Et nous avons passé 24 heures ensemble très intenses. Georges n’a pas quitté d’une semelle sa pote Charlotte. Ils ont passé je ne sais combien d’heures ensemble dans le petit bassin à nager sous l’eau. Et vers 17 h, il avait une tête que je ne lui avais jamais vue. Des yeux tout petits et tout rouges, il avait l’air rincé. On les a sortis de là et nous avons pris un super goûter. Le soir grande soirée spaghettis à laquelle nous a rejoint un couple d’allemands. Super sympa. Le plus triste c’est que eux viennent d’Alaska et descendent à Ushuaia et que nous, nous montons. Alors nous nous séparons. Que c’était bon ! L’aspect positif de cette inversion dans nos itinéraires c’est que nous avons troqué nos guides : Amérique centrale contre Amérique du sud. Nous avons donc repris la route et de nouveau il pleut des cordes. Nous sommes à Silvia, un charmant village à 2500 mètres d’altitude que nous espérons visiter ce matin. Rebottes, Rejean…

Samedi 12 février 2011 - 6h37
À quelques kms de Cali… Cafet de la station de service Esso - En plein air…
De nouveau, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Nous étions donc hier à 2500 mètres dans la pluie et le froid et aujourd’hui, dans le chaud. Ça, ça commence à être super banal.
Autre contraste, étions dans un charmant petit village de montagne tranquille et aujourd’hui, dans une station service….élue la plus bruyante du voyage. Que faisons-nous à Cali ? La 4ème ville de Colombie ? Et bien, c’est simple, Céline (36 ans de la Drôme…) devant ma manifeste passion de la danse me dit : « tu sais que Cali est la capitale mondiale de la salsa ? ». Et voilà, nous y voilà ! Nous sommes allés faire des courses à carrefour (il y en a tout plein en Colombie, une petite pensée pour mon parrain Dominique qui y travaille depuis ? 20, 30 ans ? peut-être ) et sur les 3 personnes que j’ai rencontrées, toutes ont su illico me donner des coordonnés d’école. J’ai un cours cette après-midi même de 3 à 6. Ça c’est la version courte et super positive. Mais, si nous avons trouvé très facilement l’école, nous avons mis presque deux heures à ressortir de Cali et trouver un bivouac. Vers 21h, nous étions soulagés de rencontrer cette petite station où il y avait même un pépiniériste, donc un peu de verdure, quelques arbres et quelques voitures écoutant de la salsa préparant gentiment leur vendredi soir…une demi-heure plus tard, il y avait 30 voitures toutes le coffre ouvert avec des grosses enceintes. Et comble de malheur, ceux qui se sont posés à 30 cms de nous écoutaient de la techno et étaient équipés des meilleures enceintes ! Et ce, jusqu’à 4 h du matin au bas mot !

18h30 - Cali, centre ville.
Pouah ! J’en ai plein les bras, les mollets et les jambes. 3 heures de salsa ! Quel dommage que Yannick ne partage pas cette passion ! Je ne sais comment nous ferions avec Georges mais je suppose que nous nous débrouillerions ! Gros plongeon dans la salsa colombienne avec des colombiens et des colombiennes et quel bonheur, ici, je suis de nouveau anonyme. Il y a plein de grands et de grandes, des blonds, des roux…et toujours autant d’adultes avec des bagues aux dents et autres appareillages.

Dimanche 13 février 2011 - 8h02
Parque de la salud - Sud de Cali, Rio Pance (qui coule et fait un charmant bruit pendant que j’écris)
Avons donné le linge à laver pendant que je dansais. La lingère étant aussi couturière, elle a réparé le petit pantalon de velours de Georges (celui qu’il met à 2500 mètres et plus). Elle a fait ça super bien et a refusé tout paiement «Quand il aura grandi ! » m’a-t-elle dit. Et, c’est cette même femme qui nous fourni l’adresse de ce bivouac très sympathique.
La salsa…avec le recul…je pensais qu’une européenne de niveau moyen, comme moi, équivalait à une débutante en Colombie. Et bien non, c’était un vrai cours de débutant super lent. J’ai plutôt appris à apprendre. Une leçon de pédagogie en somme. Mais c’était très bien.

Basico atras : la femme commence toujours par la droite, pied droit derrière revient, gauche devant revient. 1,2,3 pause 4,5,6 pause.
Al lado : sur le côté, la femme commence à droite toujours, revient, à gauche revient
Atras : tout derrière
Adelante : tout devant
Al puesto : sur place, tout petits pas, droite gauche droite puis gauche droite gauche.
Avons vu la posicion de inicio, de abrazo, al medio, coger camino, cali Abajo, abajo, exibela, carrito, carrito de mentira et voilà.

Mercredi 16 février 2011 - 17h03
Cali - Centre Ishka Yoga
Bon, en gros et en deux mots : c’est que du bonheur !
En arrivant vendredi soir sur Cali, nous sommes passés, au bord de la panaméricaine, devant un centre de yoga. Je l’ai bien-sûr remarqué, mais je ne l’ai pas ramenée. Déjà que Cali est la capitale de la salsa….on va pas trop en demander. Samedi et dimanche nous sommes repassés deux ou trois fois devant. À la 4ème, Georges dormait sur mes genoux, Yannick a eu la bonté de s’arrêter. Et alors là, coup de foudre. Pour le lieu et les gens. Oui, il y a des cours de yoga, et de salsa aussi. Mais c’est aussi un hôtel…alors vous pouvez dormir là. Il y a une petite maison en bois, avec une terrasse abritée, des douches sanitaires et à l’étage, un plancher en bois et des hamacs…l’électricité bien-sûr et et et la WIFI ! Youpi ! On reste ! Et quoi d’autres ? Et bien les cours de yoga sont gratuits, inclus quoi ! Incroyable ! Le rêve !
À quelle heure tout ça ? De 6h à 7h30 du matin ! Impec ! Pendant que les gars dorment ! J’arrive à temps pour préparer le petit dej. Et, de 5h20 à 6h, pour les plus motivés, il y a aussi un cours de praia yoga (respiration, médiation…), j’y suis allée ce matin, de 5h20 à 8h10, presque 3 heures de yoga ! Hop là !

Jeudi 17 février 2011 - 10h17
Cali - Centre Ishka Yoga.
Meilleur lieu du voyage pour toutes les raisons que j’évoquais hier plus celles que je vais citer aujourd’hui.
À chaque jour suffit sa peine.
Lundi : nous avons réglé les problèmes de papier pour dodgi (notaire, impression, scan, envoi…)
Mardi : nous avons finalisé le site Equateur.
Mercredi : nous sommes allés à la clinique privée pour faire ausculter Georges qui a régulièrement des petits boutons sur la langue. Ça part mais ça revient. C’est un peu inquiétant. Il s’agit en fait d’un virus. Il faut lui appliquer une préparation à l’aide d’un coton jusqu’au fond de la gorge. Il adore. Pour faire cesser ses pleurs exagérés qui s’en suivent, il attrape papa et maman lui met des gouttes dans le nez (anti-ronflements), il éclate tout de suite de rire.
Jeudi : Yannick est parti chercher un mécano pour faire réparer les freins arrières et Georgio et moi sommes restés au centre de yoga à nous promener dans le jardin Zen, à méditer et jouer. Petit resto en tête à tête puisque nous n’avions pas la maison roulante. Très sympa.

Dimanche 20 février 2011 - 8h11
Cali - Centre Ishka Yoga.
Que de merveilleux dans ce milieu!
Mais nous partons aujourd’hui…

Lundi 21 février 2011 - 13h31
Dans un petit resto de Salento.
Bon et bien voilà, nous avons quitté Cali que nous avons exploré de fond en comble guidés par Marie-Eugénie, la sœur de Carlos le prof de yoga. Avons flâné dans le charmant quartier de San Antonio. Tout en haut. Nous avons visité les églises anciennes et tout ce qu’il y a d’antique dans cette ville, qui est malheureusement complètement noyé dans l’ultra modernité. Pour les amateurs de buildings, il y a de quoi faire ! Près de l’église « la Merced » nous avons pu assister à une séance photo des 15 ans d’une jeune fille. Partout en Amérique du sud, c’est un anniversaire extrêmement fêté pour les filles. C’est considéré comme le passage à la vie de femme. Tu trouves partout des cartes postales disant : « joyeux 15 ans! »
Les garçons étaient particulièrement élégants. Petits chapeaux, costumes sobres, étroits et à fines rayures blanches. Ils feraient de très beaux danseurs de tango. Avons beaucoup discuté avec Marie-Eugénie de la Colombie, de Cali et de sa famille.
Avons appris (entre mille autres) que le salaire minimum est de 500 000 pesos soit 250 euros. C’est le cas de 70% des colombiens. 20% gagnent entre 1 et 5 millions (entre 500 et 2500 euros donc) et 10% gagne plus de 5 millions. La classe moyenne est très petite.
Marie nous a beaucoup parlé de sa mère, qui a été deux fois veuve, et de Carlos qui s’est marié avec une cérémonie Maya du Guatemala. Sur la route, nous avons croisé à plusieurs reprises des bus salsa (aménagés avec une piste de danse) qui conduisent les locaux ou les gringos faire la fête. Incroyable!

Bilan de la semaine…140 000 pesos (7 nuits à 20000 pesos) soit 70 euros en tout. Inclus dedans 3 cours de yoga matinaux (lundi 6 à 7h30 ; mercredi 5h20 à 8h15 et vendredi 5h20 à 7h30) 2 cours de yoga nocturnes (mardi et jeudi, 18h30 à 20h) un cours de yoga flow (sorte de yoga dansé), samedi en matinée et un cours de salsa lundi soir, dans l’autre hôtel qu’ils ont en centre ville. Le mardi et jeudi soir après le cours de yoga, suivait un cours de salsa animé par un super couple.

Faire un relevé de tout ce que j’ai appris me paraît difficile et fastidieux. Voilà en vrac et avec un tout petit peu de recul ce que j’en retiens.
En yoga, j’ai appris à mieux respirer en mettant la pointe de ma langue au fond de mon palais ; à mieux « méditer », dans la quiétude matinale (et ce malgré une pluie torrentielle le vendredi matin), à fermer davantage mes yeux pour ne pas me laisser distraire, à me dépasser en réalisant le poirier (sur les avant-bras et contre un mûr) à ne pas dire « je ne peux pas » (parce que ça, c’est
penser la posture mais plutôt essayer de sentir la posture ); à refaire ce poirier et en ressentir une grande joie, celle du dépassement et de la stabilité inversée ; à adopter une posture de méditation confortable qui permet de rester immobile sans être gêné ; donc un très très grand Merci à Carlos.

En salsa, j’ai appris à faire de moins grands pas pour plus d’élégance dans le mouvement, à bien rassembler mes pieds entre chaque pas, pour plus de féminité, à danser sur demi-pointe pour plus de raffinement, et plein de nouveaux petits pas (comme le Zig zag, le pas de bourrée,…..)
Bref, une semaine intense, en transe, en cadence…un très très grand merci à Yannick aussi de m’avoir accordé tous ces temps (à charge de revanche). Mais Cali c’est fini et dire que c’était la ville de …Cali c’est fini et j’espère bien y retourner un jour.

Lundi 22 février 2011 - 18h11
Vallée del Cocora, sur le goudron, dans la voiture en attente que la route se débloque.
Alors nous sommes dans un très joli site. La montagne. Une vallée avec ses grands palmiers qui font 30 à 40 mètres. C’est tout vert. La saison des pluies… « encore! » dirait Georges.
Nous avons fait ce matin une petite rando à cheval. La 1ère tous les 3 ensemble, à 3 chevaux je veux dire. Georges était tiré par l’accompagnateur, Jésus. Nous voulions partir après le repas de ce midi et la douche (froide) mais la route était bloquée. En cours de goudronnage. Nous avons bricolé (courrier, couture…) et quelqu’un est venu nous dire que c’était débloqué, mais c’est même pas vrai. Nous voilà à attendre dans la voiture. Georges s’est endormi.

Dimanche 27 février 2011 - 7h39
Bogota - Parqueadero del centro
Avons longuement hésité à venir à Bogota ou à la contourner. Tant et si bien qu’avant-hier soir nous avons dormi dans une station service avant la fameuse bifurcation. La nuit porte conseil. Céline et Manu nous en avaient dit tant de bien, en particulier du musée de l’or…que bon nous y sommes allés fêter les 43 ans de Yannick et les 4 ans et demi de Georges. La circulation était plutôt fluide en ce samedi, nous sommes arrivés sans grande peine au joli centre historique vers 11h. Après quoi, nous avons passé près de 2 heures à trouver un stationnement. Mais cela en valait la peine car, si le parking ne paye pas de mine, Ernan son proprio est extraordinairement gentil. Sa fille nous a accompagnés à la laverie puis nous sommes ENFIN allés au musée de l’or non sans avoir auparavant sympathisé avec les propriétaires d’une petite galerie de peinture dont la moitié de la famille vit en France et non sans avoir fait un bon petit resto del compleaño de Juanito*. Arrivés devant le susnommé musée, s’étendait une très jolie place arborée. Je dis à Georges (qui venait de passer 2 jours ou presque dans la voiture, super sage, même quand moi, je n’en pouvais plus il me soutenait « c’est comme ça maman, des fois il faut broumer ».

Faut dire que nous sommes montés à plus de 3000 et descendus à 600 mètres 3 ou 4 fois (quand on aime, on ne compte plus) avec des poids lourds et super lourds à n’en plus finir, et ça s’appelle l’autopista** en Colombie.), je dis donc à Georges sur cette grande place : « allez, va courir! », il ne se le fait pas dire deux fois et il trouve illico en prime une famille avec 3 enfants et me supplie de leur demander s’ils veulent bien jouer avec lui. Je m’exécute. Alors il y a Fabian, 12 ans, Nicolas, 8 ans, Heidy 2ans et les parents, Patricia et Alejandro. Georges a jeté son dévolu sur Nicolas, qui le lui rend bien. Et les voilà partis à courir, sauter, jouer aux militaires, attraper les pigeons, dévorer la chimique barbe à papa (que l’on appelle ici « coton de sucre »***), se laver à la fontaine et recommencer…. pendant 2 heures.
Yannick n’en pouvait plus, il pensait « mais c’est mon anniversaire ! » il disait « bon on y va au musée! ».
Mais Georges a vraiment besoin de copains. Donc il a attendu. Enfin, la famille est partie, craignant à raison l’arrivée de la pluie. Et alors, le musée de l’or ? Et bien, on adore !

Nous sommes rentrés en fin de journée rincés (au propre comme au figuré) dans l’idée de passer tranquille une soirée au chaud pour fêter l’anniv avec une crêpes-partie pépère mais Ernan nous a apporté du café chaud con panela****, du coup on lui a offert une topette de rhum. Là-dessus, un client-voisin-ami Juan-josé (surnommé jota jota ou poco pello*****) et sa femme Patricia sont arrivés, il a lui aussi 43 ans cette année, comme Ernan. 3 conscrits ! Ça se fête ! Du coup jota-jota a payé sa bouteille de rhum, et de topette en topette, on a chaleureusement fêté tout ça. Et tout ça s’est terminé par un cours de danse puisque jota jota a été prof de salsa. Quelle ambiance dans ce parking !
* compleano de Juanito : anniversaire de Yannick, en espagnol dans le texte.
** autopista : autoroute, en espagnol dans le texte
*** coton de sucre : algodon de azucar
****café con panela : café sucré avec un morceau de canne à sucre en bloc.
*****jota jota parce que le J se prononce jota, jota pour juan et jota pour josé ; poco pelo, parce qu’il a comme Yannick peu de cheveux.

Lundi 28 février 2011 - 13h20
Zipaquira - la Ciudad del sal
Bueno, je crois que nous allons faire une overdose de culture ! Nous n’avons pas visité un musée (ou presque) pendant un an et demi et là, on en a fait 3 en 3 jours. Dimanche matin, Ernan nous a accompagnés prendre le téléphérique Monserrate en haut duquel nous avions une très belle vue (quoiqu’un peu brumeuse vous dirait Yannick) de Bogota. Puis nous avons fait une belle balade et emprunté le chemin de croix de Jésus qui a passionné Georges. Vraiment. Ceci dit, il n’arrive pas à comprendre pourquoi, par trois fois, Jésus fait tomber sa croix. Puis nous sommes descendus par le funiculaire et avons filé (nous sans avoir racheté une barbe à papa) à la maison de Simon Bolivar. Enfin balade au centre historique après avoir flâné dans une brocante-bric à brac que Yannick a trouvée glauque mais que Georges et moi avons adorée. Puis, dans le centro historico sommes tombés nez à nez avec le musée Botero. Celui de trop pour Georgio qui a cependant adoré les parquets cirés (splendides, il faut bien le reconnaître) sur lesquels il galopait à 4 pattes. Sur le chemin du retour, nous avons assisté à une course de cochons d’Inde avec pari à l’appui. Georges a misé, mais on a rien ramassé.
Ce matin, séparation chaleureuse avec Ernan et Alicia. Le parking de centre ville le plus familial d’Amérique du sud.
Et, après notre repas, nous allons de ce pas, visiter la cathédrale de sel.

Mercredi 2 mars 2011 - 9h02
Villa de Leyva - Parqueadero et décharge publique
Nous voilà dans une magnifique ville historique, sous la pluie (j’apprends qu’ici la saison des pluies démarre et dure 3 mois). Stationnés dans un parking-brocante-décharge boueuse mais mais mais une fois encore très familial et Georges s’est régalé de jouer dans la chambre des 3 filles nées en 2000, 2001 et 2002 : Daniela, Camila et Tania. Ce matin, Camilla est avec nous. Les 2 autres sont à l’école. Daniela commence à 6h30. Afin d’optimiser les salles de classe, certains ont cours le matin, d’autres l’après-midi.

Jeudi 3 mars 2011 -
Hôtel campestre - Rincon Oibano - km 2,5 Oiba Socorro
Bon vraiment ça y est, je me répète, la saison des pluies est pleinement installée. Nous comptons plus de jours avec que sans. Et là, vraiment, dans la boue, avec le linge humide qui a du mal à sécher et qui encombre totalement la petite maison roulante, c’est la déprime.
Programme : rejoindre la côte le plus vite possible et profiter des caraïbes avant de rejoindre le Panama. Je suis inquiète pour mon père. J’espère qu’il ne fera pas de bêtises, il est très déprimé et s’éloigne de tout ceux qui lui tendent la main. Quant à moi, il ne décroche pas quand je l’appelle.

Vendredi 4 mars 2011 - 10h46
Quelques kms après Rionegro, sur la nationale 45, en attente sur la route, en travaux.
Il a encore plu toute la nuit. Avons dormi dans un balnéario familial, avec des abris, des douches, un petit rio, 3 petits chiots d’un mois à peine et la maman. Avons trouvé ce lieu (merveilleux) avec beaucoup de chance et de soulagement car nous sommes arrivés de nuit après 5h30 non stop de voiture.

Dimanche 6 mars 2011 - 9h02
Tout près de Santa Marta - Camping Casagrande, avec le doux bruit de la mer caraïbe.
Georges joue avec Daniela, 7 ans, la fille des proprios du camping, très entreprenante et marrante ; Natalia, 7 ans aussi, Carolina, 4 ans, et Miguel-Angel, 6 ans trois enfants de campeurs colombiens. Tous sur le sable, avec les barbies.
Et nous avons très chaud depuis 2 jours. Si j’ai souvent dit que j’avais non seulement le sens mais aussi le goût de l’adaptation, le voyage me ravit. Ce n’est qu’adaptation au climat, aux coutumes, à la nourriture…nous n’avons pas assez d’appétit ou de temps pour goûter à tout ce que nous rencontrons. Nous avons beaucoup roulé ces trois derniers jours, et cela en valait la peine.

23h06 - Poste de santé
Nous voilà à « l’hôpital » depuis 18h ce soir. Georges était parfaitement en forme ce matin, et ce midi il a refusé de manger quoi que ce soit, a dit qu’il était fatigué et est parti se reposer. Vers 17h, la fièvre est venue et il s’est beaucoup plaint du ventre. Devant son refus de prendre nos médicaments, je fais l’inventaire complet de notre grosse pharmacie, dans l’espoir d’en trouver un satisfaisant, et je m’aperçois avec désarroi qu’après 17 mois de voyage, près d’un tiers de notre stock français est périmé. Je jette tout, c’est du gâchis mais tant pis voire tant mieux c’est que nous n’avons pas été jusque là très malades. Pourvu que ça dure. 18h la fièvre augmente et avec elle la douleur. On nous parle d’un petit poste de santé. On y va. On ne pensait pas y être encore à cette heure-là. Le docteur qui est parti avec des échantillons de sang, caca et pipi de Georges à Santa-Marta (+ un malade très grave) avec l’ambulance, n’a pas été très rassurante : appendicite ? Infection ? Infection généralisée ? La fièvre monte à 39.8, l’infirmière a raté 3 fois la pose de la perfusion…les fenêtres du poste de santé sont ouvertes, sans moustiquaire…et si en plus, on chopait la dengue! Georges me dit « maman, tu me mets une promesse! » « hein ? » il dit promesse à la place de compresse !

Mercredi 9 mars 2011 - 9h09
Santa Marta - Playa Taganga
Tout va bien mieux même si il reste une injection d’antibiotique à faire à Georges et qu’il en est déjà, à 9h, à son 3ème popo, comme on dit par ici. Il a retrouvé la pêche et nous avec ou presque. Yannick a de nouveau mal aux dents. Nous avons fait une belle rencontre hier après-midi avec César, 46 ans marié, deux filles 16 et 10 ans. De fil en aiguille nous nous sommes retrouvés à déguster un jus de fruit chez lui, puis avec sa femme, sa fille et sa nièce ils nous a amenés sur la plus belle plage de Santa Marta où nous voilà. Georges est aux anges, entouré de Maria-Isabelle (la fille) et Angie, 12 ans, la cousine. Il n’arrête pas de leur dire « vamos chica » « vamos a la playa » « vamos chicas », un vrai petit macho de 4 ans. Quel dommage de devoir écourter ces échanges ! RDV à Carthagène, jeudi matin pour embarquer la voiture pour le Panama.

Jeudi 10 mars 2011 - 8h48
Cartagènes - Parking
Yannick est en RDV « d’affaire » avec le transitaire pour acheminer Dodgi vers la Panama.
Georges devant Dora en espagnol (il refuse celui en français et nous lui en sommes reconnaissants, c’est insupportable. Et en espagnol il en ressort toujours enrichi de quelques mots ou phrases) et moi, je m’active au rangement-nettoyage de notre 3 mètres carré. Si pour le ménage, c’est vite fait, pour le rangement, il en va tout autrement.
Une fois de plus, les patrons du parking sont incroyablement gentils et serviables. J’ai déjà eu droit à un petit café, et, comme en parallèle du parking, ils sont fabricants d’arepas (galettes de maïs) nous sommes invités à une dégustation.
Bon on rigole mais on a eu (surtout moi) très peur pour Georges. L’épisode poste de santé dans la pampa et clinique de Santa Marta ont été épouvantables. Et nous avons appris par César, que la clinique où nous sommes allés qui s’appelle « Milagrossa » est surnommée ici la « peligrossa », la dangereuse. La pire clinique de Santa Marta, paraît-il.

Georges a l’air d’aller mieux et je suis soulagée de passer quelques jours à Carthagène avant de filer au Panama, au cas où il faudrait refaire un petit tour chez le docteur. Nous avons trouvé où faire la 3ème et dernière injection. Et même scénario que la veille. Je demande à des commerçants où trouver un docteur ou une infirmière, on m’emmène alors à 3 minutes de là, dans une arrière boutique, dans la chambre d’une femme qui, comme 70% des colombiens a une activité parallèle. 2000 pesos, 1 euro la piqûre, à chaque fois. Pour 2000 larmes. Et malgré ça, Georges dit qu’il ne prendra pas de médicaments oraux la prochaine fois. Certains d’entre vous pensent peut-être « Mais elle a cas lui mettre un suppositoire ! » mais c’est oublier que son problème n°1 dans ces cas-là c’est la grosse diarrhée.
Sinon, rien à voir mais nous avons eu notre 1ère embrouille avec des colombiens hier midi. Des restaurateurs qui nous ont fait payé un prix exorbitant nos deux plats.

Dimanche 13 mars 2011- 11h47
Cartagena - Casa Sella Maris, dans le patio.
Nous mangeons des arepas à tout va : au maïs blanc ou jaune, nature (pour Georges) au beurre salé, au fromage et au miel, au chocolat et même au Nutella. Georges en raffole, il en dévore 4 ou 5 par jour. Nous discutons avec John et Mariam à battons rompus de la vie, du monde (avons vécu ensemble le terremoto japonais) de la foi (ils sont très pratiquants, nous avons chanté ensemble évélu chalom malérem et elle m’a offert une bible….). Nous dégustons café, cerveza (bière) et chicha (eau de cuisson du maïs mélangé à un peu de lait et de sucre (c’est paraît-il très rafraichissant quand il fait chaud). Yannick en a bu deux verres à mon grand étonnement. Pour l’instant nous n’avons que très peu vu des splendeurs de Carthagène mais quelle douce immersion avec des purs colombiens de Medellin qui ont quitté leur région à cause de la violence et des narcotrafiquants évidemment. Ils ont la nostalgie de leurs pays à cause entre autre du climat plus froid.

Lundi 14 mars 2011 - 14h46
Aéroport de Carthagène
Un léger stress me guète à cause des tracas de Nasca (crise de tétanie…). Je suis encore une fois triste de quitter Carthagène, que l’on a enfin découvert, la Colombie, ses paysages, ses habitants et sa musique, et l’Amérique du sud. La France se rapproche. Prendre l’avion c’est pour Georges rentrer chez papy et mamy même si nous l’en détrompons depuis hier soir.

Ce que j’aime en Colombie ….c’est la musique (belle et entraînante) partout, tout le temps, le délicieux café à emporter en vente à chaque coin de rue, dans les boutiques et boulangeries (dans un petit verre thermos muni d’une petite paille pour le siroter tranquille), l’incroyable gentillesse des gens…
J’aime aussi la multitude de vendeurs de douceurs en tout genre et toute occasion (dans les bouchons, au feu rouge, au péage, et même à un dos d’âne) : arepa, oblea (grandes et fines gaufrettes fourrées au caramel…), beignet de toute sorte (au poulet, la viande…), épi de maïs grillé ou bouilli, avec ou sans fromage, glace maison, guimauve, multiples salades de fruits (papaye, goyave, mangue, fraise…) (là aussi, avec ou sans fromage (pas encore testé mais ça ne serait tardé)). Je n’imaginais pas qu’il pouvait y avoir autant de vaches en Colombie, et donc, autant de fromages plutôt frais ou semi-frais et ils le mangent à toutes les sauces. Dans une petite assiette, avec de la confiture de mûre, de goyave et même au chocolat. 70% des pains vendus en boulangerie sont au fromage. Et récemment on a même vu du fromage de chèvre.

Ce que je n’aime pas en Colombie…
C’est la très grande difficulté que j’ai à trouver des timbres et envoyer des cartes. De ce que je comprends, il n’y a plus de poste nationale depuis 10 ans. Des sociétés privées se sont créées. D’après mes renseignements pour l’envoi de 2 cartes, ça coûte 32000 pesos, soit 15 euros à la louche ! On me conseille d’envoyer un mail. J’attendrai le Panama.

Mais aussi...

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